samedi 12 décembre 2009

Indigence Graphique

Le Pinailleur #1 : Morphine

Un jour comme un autre, au cours d'une réunion de travail entre café et croissants, passe un disque. Qui m'accroche l'oreille, et me tire de plus en plus vers lui : c'est gras, c'est lancinant, c'est beau comme une belle découverte, tout droit sortie des entrailles de démons déchus, étripés par des mages vaudous élevés au blues le plus sépulcral. Mon hôte me conte alors l'histoire de Mark Sandman, crooner distant qui joue d'une basse à deux cordes au sein d'un groupe appelé Morphine. Et je suis assez interessé pour envisager quelques achats.

Mais ici intervient le drame. Jamais vu de pochettes aussi affreuses depuis les disques de relaxation à base de chants de baleine offerts par une grand-tante Raëlienne. C'est dire. Alors évidemment, on n'achète pas un disque pour sa pochette, surtout lorsqu'il s'agit d'un CD, mais quand même, coller une typographie bas de gamme sur le fond le plus insipide qui soit, ça relève du suicide marketing. Et ça fait hésiter les acheteurs névrotiques dont je suis.

J'en réfère donc à la sagesse d'un vieil ami qui un jour m'a dit : "faut pas vendre la peau de l'ours avant d'avoir tué l'habit du moine".

jeudi 3 décembre 2009

Time to Nut Up or Shut Up !

Salles Obscures #2 : "Bienvenue à Zombieland", Ruben Fleischer.

Pour l'amateur de culture bis et autres séries B plus ou moins assumées, voir un film comme "Bienvenue à Zombieland" ressemble à de l'onanisme pur et simple. C'est une vraie caresse dans le sens du poil, une ode à la jubilation la plus débile, sans culpabilité aucune.

La recette est pourtant simple. On prend un héros qui rappelle l'handicapé social que l'immense majorité des acharnés du nanar a un jour été. A ses côtés, on place un Woody Harrelson qui arrive à être plus cool que tous les personnages de "Pulp Fiction" réunis (un exploit à saluer venant de quelqu'un qui perd ses cheveux). On rajoute deux adolescentes complètement allumées, ainsi qu'une logique de Road Movie rock'n'roll. Et, évidemment, plein de zombies qui se font dégommer avec classe. Pour la touche d'originalité, il sufit d'inviter Monsieur "Tippy Top of the A-list" Bill Murray, pour un épisode surréaliste -et le mot est bien choisi - du meilleur goût.

Alors n'en déplaise aux amateurs de Rohmer, c'est démentiel de bout en bout, gore sans être gerbant, stylisé sans être prétentieux, le tout avec un second degré pas franchement hollywoodien. Jubilatoire, encore une fois.

Et pour tous ceux qui restent insensibles aux zombies, qui ne saisissent pas l'essence du mythe fondateur d'une culture parallèle et du mode de vie idoine, qu'ils gardent à l'esprit la règle n° 32 : "il faut savoir apprécier les petites choses".