Après avoir posé le point final à mon roman "Déchéance d'un Eunuque Obèse", j'avais comme qui dirait besoin d'un peu de légereté. Comme il paraît que le nouveau disque d'Emilie Simon est de sortie, mon intermède vaporeux était tout trouvé. D'autant que la donzelle m'avait intrigué dès son premier album, car non contente d'avoir le plus joli visage de la musique française, elle avait réussi à donner une consistance à ce que l'on pourrait qualifier d'électro-pop, tout en faisant preuve de beaucoup de goût (reprenant Stooges et Velvet Underground). Trois disques d'intérieur parfaits pour les après-midis pluvieux. Et me voilà en présence de "The Big Machine".
Et première surprise, c'est effectivement de grosses machines qu'il s'agit. Des machines qui cognent mais ne respirent pas, des machines qui remplissent sans aucun groove. En deux mots comme en cent, les arrangements sont tapageurs, lourdauds et surtout impersonnels. Où sont passés les cordes aériennes et les choeurs éthérés qui faisaient une grande partie du charme des productions précédentes ? Deuxième surprise, la façon de chanter de Mlle Simon a significativement évoluée... Les murmures soufflés sans y toucher ont disparus pour une voix certes étonnante de maîtrise technique, mais dont les intonations sont décalquées sur celles de Kate Bush. Et quand c'est à ce point flagrant, on prend immanquablement le risque de la comparaison, et dieu sait qu'il est difficile de se mesurer à l'auteur de "The Kick Inside".
Et pourtant, "The Big Machine" est très loin d'être un mauvais album, peut être le plus abouti en termes d'écriture. Le chant suit des lignes magistrales et pousse les chansons vers des progressions dantesques de toute beauté.. Sauf que si les intonations peuvent être prises comme un hommage à une illustre aînée, les arrangements plombent tout, vraiment, et c'est à mon sens un immense gâchis. En laissant de côté ses tendances "Féerie dansante des Sirènes", en gagnant en accessibilité, Emilie Simon a perdu en singularité. Mais comme pourrait le dire notre exemple à tous Mick Jagger, peu importe l'album si la tournée rapporte de la thune.
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