Live Kicks #1 : Alice Russell à l'Epicerie Moderne
Elle est blonde. Et bien avant que Duffy n'en ait fait une mode, Alice Russell chantait de la Soul. Puis comme elle a rempli son dernier album de compositions de bon goût, j'ai pris mon billet pour ce concert les yeux fermés.
Engoncée dans une combinaison moitié bustier disco en strass, moitié pantalon parachute arraché au cadavre de MC Hammer, Madame fait entrer son mètre quarante et annonce la couleur dès la première note : une voix comme une grande claque. Paf. Déjà en studio, cet organe m'épatait, et c'est encore autre chose que de se le prendre en pleine tronche, plus impressionnant qu'une quinzaine de cornes de brume à l'unisson. D'autant plus que les musiciens sont au poil, mettant leur rigueur au service de grandes bourrasques de Groove qui remuent jusqu'aux orteils.
Chose de plus en plus rare, tout ce beau monde a l'air heureux d'être là, et assure le show un grand sourire vissé sur leurs visages en sueur, sans oublier un second degré tout anglais, fait de chorégraphies débiles et de blagues qui tombent à plat.
Et tout du long, personne ne faiblit, c'est puissant, ça frétille et ça fait danser les pieds, et quand il le faut, l'émotion prend le pas sur le gros son, comme sur cette version à pleurer de "Crazy", toute en crescendo.
Bref, c'est fabuleux, c'est sincère, c'est généreux, et lorsque j'aperçois dans la presse Amy Winehouse tenter d'avancer sans marcher dans ses flaques de vomi, je me dis que ce concert contenait plus de Soul que les apparitions scéniques d'une dépressive toxique. Et c'est tant mieux.
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